dimanche 16 juin 2013

Nono l'aventurier contre un jeune et deux vieilles biques



        

             Tournoi de tennis à Sallanches. Mon club. Je m’inscris.



            Je passe le premier tour, je gagne 6-1/6-1, normal, mon adversaire sert bien mais il est quand même débutant.

            Deuxième tour. Je joue contre un jeune de 16-17 ans classé 30/3, soit deux niveaux au-dessus de moi. La logique veut que je perde.

            Il arrive en retard car il s’est inscrit à un autre tournoi dans une autre ville. Il a joué 2h30, il est fatigué. On commence l’échauffement. Au bout de 3 balles, il me demande si on attaque les services. Je lui dis que non, moi je ne suis pas chaud encore. Je comprends qu’il veut s’économiser, mais qu'y puis-je s’il s’est inscrit à 2 tournois. J’ai le droit à un échauffement correct.

            Derrière la vitre qui sépare le hall des terrains s’installent mamie et d’autres personnes de l’entourage de mon adversaire.

            On commence le match. Il me prend mon service, mais je gagne 5 jeux de suite. 5-1 en ma faveur. Je le fais courir : essuie-glace, droite-gauche, contre pieds... Il sort les balles, n’est jamais dans le match, me demande le score, écrit des sms quand on change de côté… Il réagit tout de même et remonte à 5-4. Je finis par gagner le set 6-4.


            Là-dessus, il part aux toilettes. Je vais acheter une bouteille d’eau. Il fait trop chaud. Je suis content, je joue super bien, et je sens que je vais faire une perf’. Arrive une femme du club qui me dit que l’on commet beaucoup d’erreurs.
-          Ah bon ?
-          Oui, il y a des services que vous lui avez comptés faux et qui sont bons. Et vice-versa.
-           Peut-être, mais du coup, ça s’équilibre.
-          Oui, mais quand même, soyez attentif.

            Mon adversaire est aux toilettes, il n’entend rien de cette conversation. Je suis déjà un peu énervé quand on commence le deuxième set.

            Son premier service est dehors : en atteste la marque dessinée par la balle sur le sol. Deuxième service : je sors la balle. 15-0. Deuxième point : je le gagne.

            Débarque en furie la même grande femme aux cheveux courts et à la robe tâchetée points blancs qui me lance d’un ton désagréable :
-          Y A COMBIEN ?
-          15A.
-          Ah oui !
            Je me tourne vers mon adversaire qui confirme.
-          Je vous signale que le point d’avant sa balle était bonne.
-          Quel point ?
-          Son premier service !
-          Ah non, désolé, je peux vous montrer la marque sur le sol.
            Ce que je fais.
-          Oui, d’accord, mais je parle du point d’avant.
-          Bah, je suis désolé, mais il n’y a pas eu de point avant, on est au début du set.
-          Je sais ce que je dis, vous lui avez compté une balle fausse.
-          Ecoutez, madame, laissez-nous jouer notre match, on se débrouille très bien tout seul.
-          Je suis la juge arbitre, c’est donc de mon devoir de venir régler cette affaire.
-          Pas de problème, mettez-vous sur la chaise et venez arbitrer !
-          Hein ! Mais j’ai d’autres choses à faire !
-          Alors ne venez pas nous déranger !
-          Ecoutez monsieur, c’est moi la juge arbitre, un point c’est tout.
            Et elle s’en va.
            Je finis par lui prendre son service sur son premier jeu, mais je suis énervé. Elle me prend pour un tricheur, je n’arrête pas de penser à ça… et je sors de mon match.
            Je perds finalement les deux derniers sets 1-6/2-6. Je le félicite, mais j’ai quand même un peu l’impression qu’on m’a volé mon match. La juge arbitre n’est plus là pour recueillir les résultats. Mon adversaire m’offre un orangina et va discuter avec ses copains. Mamie félicite son petit-fils puis elle vient me voir.
-          Vous avez vu comme il a élevé son niveau jeu mon gamin !
            Et là je me dis qu’elle a rien compris au film, la vieille, et la seule chose que j’ai envie de voir, c’est sa tronche encadrée dans le tamis de ma raquette !

  

2 commentaires:

  1. Tu peux quand même accepter qu'il a élevé son niveau de jeu non ?

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  2. Non, c'est moi qui ai baissé le mien... De toutes façons, j'aurais gagné, elle me l'aurait reproché et contesté ma victoire...

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